Affiche du 23 novembre 1781, Le Père de famille de Diderot, suivie des Vacances de Dancourt
L’affiche était autrefois le seul outil de communication du théâtre. Placardée à l’extérieur, elle annonçait le programme du soir, composé la plupart du temps de deux, voire de trois pièces. Elle relayait l’annonce de « l’orateur », chargé par la Troupe de dire au public quelles seraient les séances à venir, au début du spectacle. Les changements de dernière minute n’étaient pas rares (la raison la plus fréquente était l’indisposition subite d’un acteur), il fallait alors superposer une seconde affiche à la première annonçant les changements ou, cas extrême, afficher le bandeau « relâche ». Le public était alors prévenu au dernier moment, trouvant porte close.
Aujourd’hui, l’affiche a une fonction plus prospective, elle informe autant qu’elle annonce. En effet, le public ne vient plus à l’improviste sans savoir ce que l’on jouera. L’alternance des pièces étant diminuée – on donne en tout une trentaine de spectacles par saison contre plus d’une centaine autrefois –, l’affiche est un vecteur de communication de la programmation. L’affiche « pantalon » (de format vertical d’environ 60 × 160 cm) qui indique l’alternance des pièces donne une bonne idée de ces changements.
L’affiche évolue au fil du temps, typographiée et ornée de bandeaux décoratifs gravés sur bois au XVIIIe siècle, elle n’est plus que typographique au XIXe siècle. Le nom de certains acteurs apparaît alors au premier plan – contrairement à aujourd’hui où les acteurs apparaissent sans autre hiérarchie que leur positionnement dans la Troupe. À partir des années cinquante, les affiches changent : elles sont parfois illustrées et leur typographie varie en fonction des chartes graphiques imaginées par les administrateurs. Chaque mandat imprime sa marque sur l’identité visuelle de la Comédie-Française, dont l’affiche est le vecteur le plus largement diffusé.